Publication du rapport d'activités 2023 de l'Observatoire de l'Égalité entre les genres

L'Observatoire de l'Égalité entre les genres du ministère de l'Égalité des genres et de la Diversité (MEGA) a publié son rapport d'activités 2023 avec un focus sur les (in)-égalités entre femmes et hommes dans le domaine de la santé.

Ce domaine englobe six sous-domaines, 16 indicateurs principaux et 97 ventilations distinctes. Outre cela, l'Observatoire a procédé à la mise à jour annuelle des plus que 450 indicateurs ventilés par sexe et d'autres facteurs dans les domaines violence domestique, emploi, prise de décision, équilibre vie professionnelle/vie privée, revenu et éducation (www.observatoire-egalite.lu).

Par ailleurs, une part significative des activités en 2023 a été dédiée à un projet d'harmonisation de la collecte des données dans le domaine de la violence domestique au Luxembourg; au niveau européen, l'Observatoire a participé à l'élaboration d'indicateurs dans le domaine de la violence entre partenaires et la cyberviolence contre les femmes et les filles.

Pour parler spécifiquement des inégalités entre femmes et hommes dans le domaine de la santé, la ministre de l'Égalité des genres et de la Diversité, Yuriko Backes, a convié à la conférence intitulée "Inégalités de genres dans le domaine de la santé", qui s'est déroulée le 22 juillet 2024, en présence de la ministre Martine Deprez, ministre de la Santé et de la Sécurité sociale.

Les inégalités entre femmes et hommes dans le domaine de la santé sont un sujet crucial. Elles touchent à l'état de santé, aux soins de santé, à la prévention et aux déterminants de la santé. Ces inégalités résultent d'interactions complexes entre les différences biologiques liées au sexe et les facteurs socio-économiques et culturels qui affectent le comportement des femmes et des hommes, les responsabilités que la société leur attribue et leur accès aux services de santé.

Oratrice à la conférence, la professeure Vera Regitz-Zagrosek, pionnière de la médecine de genre en Allemagne, fondatrice de l'institut de recherche sur le genre en médecine à la Charité Berlin, a souligné que les écarts de genre existent dans la majorité des maladies courantes comme les maladies cardio-vasculaires, les maladies psychiatriques, les maladies auto-immunes, avec des facteurs de risques différents. Les femmes sont souvent mal diagnostiquées, et elles sont sous-représentées dans les essais cliniques. De plus, des différences en pharmacocinétique sont observées.

Afin de mieux comprendre les facteurs contribuant aux inégalités de santé entre femmes et hommes, le MEGA a mandaté le Luxembourg Institute of Health (LIH) pour mener une étude visant à analyser ces facteurs socio-économiques et à comparer les inégalités de santé au Luxembourg dans un contexte européen. Les résultats préliminaires du projet, présentés par le Dr Babul Hossain lors de la conférence, montrent que les femmes au Luxembourg ont des taux plus élevés de multimorbidité, de symptômes dépressifs et de besoins de soins de santé non satisfaits que les hommes. Bien que les écarts de genre au Luxembourg en termes de multimorbidité et de symptômes dépressifs soient inférieurs à ceux de certains pays de l'UE, le pays a connu une stagnation dans la réduction de ces écarts. De plus, divers facteurs socio-économiques tels que l'âge, l'état civil, le niveau d'éducation et le lieu de résidence influencent les disparités de genre en matière de santé et de besoins de soins de santé au Luxembourg.

Les caractéristiques particulières de la santé et des comportements des femmes et des hommes doivent faire l'objet d'une attention particulière dans les soins de santé, la prévention et la promotion de la santé. Comme le souligne la ministre Yuriko Backes, "Les femmes ne sont pas des petits hommes. Les politiques de prévention et de santé publique se doivent d'être ciblées au bénéfice de chacune et de chacun, des femmes et des hommes, dans toute leur diversité".

Martine Deprez, ministre de la Santé et de la Sécurité sociale a ajouté: "Il est crucial de prendre conscience que les inégalités de genre dans le secteur de la santé sont une réalité persistante au Luxembourg. Notre système de santé doit intégrer l'impact du genre sur les comportements liés à la santé et l'accès aux soins. Nous nous engageons pour garantir que chacun·e, indépendamment de leur identité de genre et en particulier ceux et celles en situation de vulnérabilité, ait accès à des services de santé adaptés et de qualité."

Communiqué par le ministère de l'Égalité des genres et de la Diversité / ministère de la Santé et de la Sécurité sociale