Violence domestique: Taina Bofferding fait le point sur les récentes évolutions et les mesures d'aide

Une hausse des interventions des forces de police et une hausse de décisions d'expulsions du parquet – voici deux éléments marquants du rapport annuel 2019 du Comité chargé de faire le suivi en matière de violence domestique au Luxembourg. 

©MEGA
Taina Bofferding et Laurent Seck, parquet auprès du tribunal d’arrondissement de Luxembourg

 

En réponse aux cas recensés, la ministre de l'Égalité entre les femmes et les hommes Taina Bofferding en appelle à poursuivre et à approfondir les mesures d'aide et d'accompagnement actuellement déployées.

Lors d'une conférence de presse, en date du 11 juin 2020, Taina Bofferding a ainsi détaillé les différents dispositifs du ministère de l'Égalité entre les femmes et les hommes et des organismes partenaires pour endiguer la violence domestique, aider les victimes et accompagner les auteurs.

"La tendance à la hausse doit être suivie et observée en permanence. Le Luxembourg dispose d'une législation efficiente et d'un cadre institutionnel performant avec le Comité de coopération entre les professionnels dans le domaine de la lutte contre la violence comme organe de supervision. Le réseau des structures d'accueil et des services de consultation offre un encadrement psychosocial indispensable pour les victimes et les auteurs de violence domestique", a noté la ministre.

Rapport annuel: Interventions policières et expulsions

Année

Interventions policières

Expulsions

2010

589

264

2011

675

331

2012

801

375

2013

844

357

2014

876

327

2015

802

242

2016

798

256

2017

715

217

2018

739

231

2019

849

265

Concernant les chiffres répertoriés en 2019, il s'avère que:

  • la police grand-ducale a procédé à 849 interventions (avec et sans expulsion), ce qui représente une augmentation de 14,88% par rapport à 2018 (739),
  • le nombre des expulsions autorisées par le parquet a été de 265 (231 en 2018). En moyenne, la police est intervenue 71 fois et a procédé à 22 expulsions par mois,
  • les victimes féminines et masculines se chiffrent à 1.337 personnes lors des interventions de police. 63,58% des victimes sont de sexe féminin (66,1% en 2018) et 36,42 de sexe masculin (33,9% en 2018). 195 victimes sont mineures,
  • au niveau des situations ayant mené à une expulsion, il y a 283 victimes adultes directes c'est-à-dire des personnes à protéger (242 femmes, 41 hommes).

"Le rapport pour l'année 2019 nous montre que les personnes victimes de violences domestiques osent davantage chercher de l'aide, ce qui est très important. La violence domestique n'est pas une affaire privée", a souligné Taina Bofferding.

Dans son rapport le Comité a par ailleurs formulé des recommandations et réflexions qui vont être approfondies par la suite, notamment:

  • pour le retracement d'antécédents policiers et judiciaires commis par un auteur et ce afin de mieux protéger les victimes,
  • pour la professionnalisation des statistiques grâce au nouvel "Observatoire de l'égalité",
  • pour une analyse approfondie des mesures dans le cadre de la crise du COVID-19.

Gestion de la crise du COVID-19 dans le cadre des violences domestiques

La ministre de l'Égalité entre les femmes et les hommes a mis en exergue les nombreuses collaborations avec les institutions policière et judiciaire et les services d'aide dans le cadre de la loi sur la violence domestique. Cette coopération a été renforcée lors de la crise du COVID-19.

Dès le début de la crise, un dispositif de gestion de crise a été mis en place pour éviter une augmentation substantielle de la violence domestique.

Le dispositif prévoyait notamment:

  • un monitoring hebdomadaire sur l'évolution de la violence domestique,
  • le développement du site d'information violence.lu (avec une FAQ "Violence domestique et COVID-19" en langues luxembourgeoise, portugaise, française et anglaise),
  • la mise en place d'une Helpline, sous forme de projet pilote, gérée par des gestionnaires sociaux conventionnés avec le MEGA,
  • le maintien des dispositifs d'expulsion et la prise en charge des auteurs.

Les expulsions et les interventions policières durant la phase aigüe de la crise du COVID-19 n'affichent à ce jour pas d'augmentation substantielle par rapport aux chiffres mensuels retenus les années précédentes.

 

Mars 2020

Avril 2020

Mai 2020

Interventions policières

91

73

79

Expulsions

26

19

23

Une étroite collaboration entre les partenaires, le développement du nouvel Observatoire, le travail de sensibilisation, le travail d'aide et d'accompagnement ainsi qu'une vigilance globale restent ainsi de mise face aux violences domestiques.

Communiqué par le ministère de l'Égalité entre les femmes et les hommes

 

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