Réunion de travail de la ministre de l'Égalité des chances, Françoise Hetto-Gaasch, avec la ministre belge de l'Égalité des chances et des Affaires intérieures, Joëlle Milquet

En date du 23 avril 2012, la ministre de l’Égalité des chances, Françoise Hetto-Gaasch, s’est rendue à Bruxelles dans le cadre d’une visite de travail auprès de la ministre belge de l’Égalité des chances et des Affaires intérieures, Joëlle Milquet.

Françoise Hetto-Gaasch s’est informée sur les questions relatives à la prostitution, notamment le cadre légal appliqué en Belgique ainsi que l’encadrement social de la prostitution. La ministre a précisé que l’objectif du gouvernement luxembourgeois est de se concerter avec les départements ministériels en charge de la prostitution dans les pays avoisinants étant donné qu’il importe pour le Luxembourg de considérer la prostitution dans le contexte élargi de la Grande Région. Le ministère entend mettre sur pied un concept global portant sur l’encadrement psychosocial de la prostitution au Luxembourg qui inclut aussi bien des réponses aux questions relatives à la santé et la prévention qu’à la sécurité.

Joëlle Milquet a d’abord précisé qu’en Belgique le phénomène de la prostitution relève de la compétence de plusieurs ministères, dont l’Égalité des chances, les Affaires intérieures, la Santé ainsi que l’Immigration. Il s’y ajoute un certain nombre de compétences des communautés belges tel que l’encadrement psychosocial des prostituées et les communes qui adoptent des règlements relatifs à l’exercice de la prostitution et à l’ordre public. La ministre a souligné que la prostitution revêt toujours une certaine actualité au sein de la société belge qui est partagée entre une approche pragmatique de considérer la prostitution comme un fait de société et une approche plus restrictive voyant la prostitué(e) comme une victime qu’il faut protéger. À la question de savoir si la Belgique prévoit de changer son dispositif légal en la matière, Joëlle Milquet souligne que toute législation n’est que parcellaire et qu’il est extrêmement difficile de trouver une "voie" législative qui permet d’englober toutes les différentes formes de prostitution.

La ministre Milquet a été rejointe par Sophie Jekeler, directrice de la Fondation Samilia, qui a encore constaté que chaque pays traite la problématique de la prostitution d’une autre manière. La fondation se concentre dans ses travaux avant tout sur la lutte contre le trafic des êtres humains et s’oppose, comme d’ailleurs le gouvernement belge, à toute législation qui profite aux réseaux d’exploitation sexuelle des êtres humains. Sophie Jekeler a par ailleurs souligné l’importance d’une plus grande sensibilisation du grand public pour empêcher une banalisation de la prostitution.

Les deux ministres ont finalement plaidé en faveur d’une meilleure coopération et d’un échange régulier d’informations et de bonnes pratiques dans le cadre d’une plateforme internationale sur la prostitution et la traite des êtres humains regroupant les pays du Benelux, de la France et de l’Allemagne.

Françoise Hetto-Gaasch a également visité l’asbl entre2 à Bruxelles. L’association a adopté une approche pragmatique ayant comme objectif de promouvoir la reconnaissance des prostituées ou ex-prostituées en tant citoyen(ne)s à part entière et de défendre leurs droits aux niveaux juridique, social, de la santé physique et mentale, de l’éducation et des droits de l’Homme. La chargée de direction, Christine Lemmens, a informé sur les différents champs d’action de son équipe très dévoué au travail social dans les différents quartiers bruxellois touchés par la prostitution. L’action de l’association se concentre sur trois grands axes à savoir le travail "de proximité" sur le terrain, l’accompagnement ainsi que l’accueil des prostitué(e)s. Christine Lemmens a encore souligné que le contexte bruxellois est très particulier dans la mesure où les différentes communes bruxelloises ont adopté des règlements très différents, ce qui rend parfois la coopération avec les communes mais aussi avec d’autres organisations ou associations très difficile.

Communiqué par le ministère de l’Égalité des chances

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