Réunion de travail de Françoise Hetto-Gaasch avec la ministre française des Solidarités et de la Cohésion sociale, Roselyne Bachelot-Narquin (19.07.2011)

En date du 19 juillet 2011, la ministre de l’Égalité des chances, Françoise Hetto-Gaasch, s’est rendue à Paris dans le cadre d’une visite de travail auprès de la ministre française des Solidarités et de la Cohésion sociale, Roselyne Bachelot-Narquin. Mme Hetto-Gaasch s’est informée sur les dossiers prioritaires de l’agenda politique de la ministre française, notamment en matière de l’égalité des chances entre hommes et femmes. Elle a constaté que certains aspects de la politique luxembourgeoise en la matière ne se recouvrent pas entièrement avec les points de vue français. Ceci concerne notamment la question des inégalités et discriminations subies par les garçons et les hommes ainsi que la réglementation de la prostitution.

Les deux ministres ont également évoqué la question du congé parental pour les hommes. Dans ce contexte, la ministre française a souligné qu’il importe d’envisager des mesures à la fois incitatives et coercitives pour que les hommes puissent recourir davantage au congé parental. En ce qui concerne l’introduction des quotas pour femmes dans les directions et dans les conseils d’administration dans les entreprises, la ministre luxembourgeoise a expliqué qu’elle entend faire d’abord un effort de sensibilisation auprès des entreprises pour légiférer par la suite si les entreprises restent inactives. Mme Bachelot-Narquin a expliqué qu’elle a choisi une autre approche en misant davantage sur une législation avec des quotas contraignants. "Je ne vois pas de difficulté technique pour trouver et imposer des femmes dans les conseils d’administration" a-t-elle encore souligné dans ce contexte.

La ministre Hetto-Gaasch a ensuite évoqué le sujet de la prostitution et expliqué que l’exiguïté du territoire luxembourgeois et l’intégration du pays dans la Grande Région font que le gouvernement luxembourgeois doit s’informer sur les divers modèles de réglementation appliqués et prochainement envisagés dans les pays voisins. Dans un même ordre d’idées, la ministre luxembourgeoise a voulu savoir si le gouvernement français avait évalué l’impact sur la prostitution dans les pays voisins, si la France poursuivait dans la voie d’une pénalisation du client, telle qu’actuellement discutée dans l’hexagone.

Mme Bachelot-Narquin a d’abord renvoyé à la mission d’information de l’Assemblée nationale française qui a élaboré un rapport exhaustif avec une trentaine de propositions, dont entre autres la pénalisation du client. Sans vouloir donner un calendrier précis, la ministre française a expliqué que le gouvernement français entend suivre cette recommandation qui d’ailleurs a fait l'objet d'un large consensus au sein de la classe politique française. Elle estime que la pénalisation du client aurait avant tout un effet éducatif en vue d’une plus grande responsabilisation de la société.

La délégation luxembourgeoise a également rencontré des représentant(e)s de diverses associations actives dans le domaine de la prostitution, à savoir le "Mouvement du Nid", dont les actions principales sont la rencontre et l'accompagnement des personnes en situation de prostitution, la prévention auprès des jeunes et la sensibilisation des acteurs sociaux et du grand public, l’association "Les Amis du bus des femmes" qui est notamment active dans la prévention du SIDA et qui œuvre comme passerelle entre le trottoir et les services médicaux, sociaux et administratifs et "Le Syndicat du travail sexuel" (STRASS) qui est un syndicat autogéré qui défend les droits des travailleurs du sexe. L’échange de vues a permis de se faire une idée du travail quotidien de ces associations ainsi que des discussions controversées menées actuellement en France sur l’encadrement du phénomène de la prostitution.

Communiqué par le ministère de l’Égalité des chances

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