Françoise Hetto-Gaasch aux Nations unies à New York pour la 56e session de la Commission de la condition de la femme

Françoise Hetto-Gaasch, ministre de l’Égalité des chances, a assisté du 27 au 29 février 2012 aux Nations unies à New York à la 56e session de la Commission de la condition de la femme (Commission on the Status of Women - CSW).

Le thème prioritaire de la session de la CSW de l'année 2012 a porté sur les femmes rurales, une meilleure prise en compte de leurs besoins dans le développement économique, leur autonomisation, ainsi que l’augmentation de leur part dans la prise de décision politique et économique. Les femmes rurales représentent 43% de la force agricole mondiale et un quart de la population mondiale. Cependant, elles ne possèdent que 2% des terres et restent le plus souvent exclues du pouvoir politique et économique dans leurs pays respectifs.

Insister sur le rôle des femmes rurales

Le 27 février, la ministre de l’Égalité des chances a participé à la table ronde de haut niveau sur l’autonomisation des femmes rurales et leur rôle dans l’élimination de la pauvreté et de la faim, le développement et le règlement des problèmes actuels.

Dans son intervention, Françoise Hetto-Gaasch a souligné l’importance du rôle des femmes dans la lutte contre la pauvreté et la faim et rappelé les priorités du Luxembourg dans ce contexte: au niveau politique, le Luxembourg consacre plus de 1% de son revenu national brut à l’aide publique au développement (APD) et environ 10% de son APD bilatérale aux questions d’agriculture, de développement rural et d’alimentation.

Facteur clé du développement rural

Au niveau opérationnel, l’accès des femmes aux services financiers est un facteur clé du succès des stratégies de développement rural. La coopération luxembourgeoise s’efforce de promouvoir des solutions financières innovantes, durables, reproductibles et adaptables à plus échelle en mettant l’accent sur les besoins particuliers et points forts des femmes et des filles.

La ministre luxembourgeoise a finalement rappelé l’urgence pour éliminer la discrimination contre les femmes en matière de droits fonciers et pour garantir un accès égal aux terres pour hommes et femmes.

Entrevue avec Asha-Rose Migiro, vice-secrétaire générale des Nations unies

Le 28 février, Françoise Hetto-Gaasch a été reçue par Asha-Rose Migiro, vice-secrétaire générale des Nations unies, en vue de s’échanger sur les récents développements des politiques d’égalité entre hommes et femmes et d’autonomisation des femmes au Luxembourg et au niveau des Nations unies.

Asha-Rose Migiro a vivement remercié la ministre de l’Égalité des chances de son engagement en faveur de l’égalité des genres. En tant que pays figurant parmi les plus petits de l’Europe, le Luxembourg, a-t-elle souligné, a contribué avec beaucoup de ferveur aux travaux de l’ONU, notamment en matière de préservation de la paix, d’éradication de la pauvreté et de développement durable.

En effet, le Grand-Duché soutient non seulement au niveau politique les objectifs de l’ONU en faveur des femmes dans le monde et de l’égalité des sexes, mais participe également à leur réalisation concrète par des contributions financières importantes.

Asha-Rose Migiro a estimé ce soutien primordial sur la voie vers une plus grande équité des sexes et une meilleure coopération entre les institutions. Le genre, a-t-elle encore dit, sera également à l’avenir au cœur du développement durable, car on ne peut ignorer les besoins et les intérêts de la moitié de la population dans le monde.

Au niveau des mesures politiques entreprises au Luxembourg dans le monde professionnel, mesures présentées par la ministre Hetto-Gaasch, la vice-présidente s’est montrée particulièrement intéressée par les partenariats et les négociations entrepris au niveau des entreprises et des partenaires sociaux en matière d’égalité.

Étant donné que la forme, le "comment" de cette collaboration est aussi importante dans la fixation et la réalisation d’objectifs communs que le contenu, Asha-Rose Migiro a estimé qu’il sera essentiel de continuer inlassablement à s’échanger sur les bonnes pratiques et à coordonner les différentes actions entre États membres.

Entrevue avec Nicole Améline, vice-présidente du Comité CEDAW

Le 29 février, Françoise Hetto-Gaasch, ministre de l’Égalité des chances, a rencontré Nicole Améline, vice-présidente du Comité CEDAW (Committee on the Elimination of Discrimination against Women).

Françoise Hetto-Gaasch et Nicole Améline ont eu une discussion de fond sur les défis en matière d’égalité des femmes et des hommes et partagent les mêmes points de vue à cet égard.

Les deux femmes politiques ont été d’accord à dire que le genre est bien plus qu’une dimension à considérer dans l’élaboration et la mise en œuvre des politiques. C’est un principe actif propre à inclure dans toute démarche.

Nicole Améline a mis l’accent sur la nécessité d’accompagner les politiques d’égalité de mécanismes d’évaluation en vue de leur donner plus de visibilité et de mesurer leur état d’avancement par rapport aux objectifs souscrits par les engagements internationaux et notamment la convention CEDAW de l’ONU.

Les deux interlocutrices se sont longuement échangées sur les méthodes à utiliser pour faire avancer l’égalité des genres: s’il faut agir idéalement par la conviction, la contrainte est souvent indiquée pour progresser.

Un des points forts de l’échange de vues a été l’égalité professionnelle des femmes et des hommes. Des parcours professionnels différents étant à l’origine des inégalités, les entreprises doivent adopter une démarché et un plan d’action contraignant pour agir de manière proactive, notamment au niveau de l’organisation du travail. À long terme, cette démarche permettra de changer la vision des entreprises tout en leur fournissant un atout d’image de marque et des avantages au niveau de la gestion interne et de la compétitivité.

Françoise Hetto-Gaasch et Nicole Améline ont considéré dans ce contexte qu’un des thèmes à adresser en priorité dans ce contexte sont les conditions de travail et plus particulièrement l’organisation et le temps du travail. Des modèles innovants rencontrant avant tout les besoins des femmes augmenteront la mixité et la diversité en entreprise et deviendront ainsi un indicateur de performance économique.

À côté de ces mesures ponctuelles, il faut ne pas perdre de vue le travail de sensibilisation en vue d’un changement de mentalité et notamment en matière de stéréotypes qui sont un des freins les plus importants au changement. C’est dans ce contexte que les partenariats avec les médias prennent toute leur importance afin de rendre attentifs à répartitions traditionnelles des rôles et de l’image véhiculée des femmes et des hommes.

Entrevue avec Julia Duncan-Cassel, ministre pour le Genre et le Développement du Libéria

Le 29 février, Françoise Hetto-Gaasch a aussi rencontré Julia Duncan-Cassel, ministre pour le Genre et le Développement du Libéria.

Lors de sa récente nomination au poste de ministre, cette dernière a indiqué vouloir mettre l’accent notamment sur la lutte contre la violence sexuelle et l’impunité à cet égard. Elle a aussi mis en avant sa volonté de "mainstream gender equity in all sectors and all levels" et de promouvoir la productivité des femmes et des hommes, des garçons et des filles.

Julia Duncan-Cassel a expliqué que le Libéria a été particulièrement actif dans la mise en œuvre de la résolution du Conseil de sécurité de l’ONU n°1325 relative aux femmes, la paix et la sécurité adoptée en octobre 2000. Ce pays, qui traverse une phase post-conflit, a ainsi mis en place un processus consultatif pour l’adoption d’un plan d’action national pour la mise en œuvre de la résolution 1325. Ce dernier qui couvre les années 2009-2013 se base sur 4 piliers à savoir la protection, la prévention, la participation et la promotion. Il s’agit du premier plan d’action national élaboré par un pays africain.

La ministre luxembourgeoise s’est particulièrement intéressée aux partenariats qui sont en train de se mettre en place pour mettre en œuvre de manière concrète les engagements politiques. Malgré leur disparité en ce qui concerne les contextes politique et économique respectifs et les priorités qui en découlent pour les politiques d’égalité entre hommes et femmes, les deux pays ont à relever un défi commun important: l’implication et l’engagement de tous les acteurs concernés pour réaliser des progrès en matière d’égalité et de justice sociale.

Entrevue avec la ministre de l’Institut national des femmes du Honduras

Françoise Hetto-Gaasch a finalement rencontré la ministre de l’Institut national des femmes du Honduras, Maria Antonieta Botto de Fernandez. Au cours d’un échange de vues sur les priorités politiques respectives des deux pays et leur mise en œuvre, la dernière a expliqué que son pays est en train de transposer le deuxième plan d’égalité des genres qui a notamment pour objectifs de garantir aux femmes l’accès à l’éducation, aux soins de santé, aux droits de propriété, aux ressources financières et la participation sociale.

La priorité politique du Honduras se situe clairement dans le domaine de la lutte contre la violence à l’égard des femmes et plus particulièrement contre la violence domestique. En vue d’inciter et de soutenir les victimes à dénoncer les auteurs de violence, des personnes de contact spécialisées en la matière ont été instaurées dans les bureaux municipaux.

Les deux ministres se sont accordées à souligner l’importance des efforts de prévention surtout auprès des jeunes en vue de les éduquer à une culture de respect mutuel sur l’arrière-fond des droits de l’Homme. Maria Antonieta Botto de Fernandez était très intéressée par les informations données par Françoise Hetto-Gaasch sur ses échanges réguliers avec des élèves et étudiants.

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