Françoise Hetto-Gaasch à la table-ronde intitulée "Quotas de femmes dans les conseils d'administration: vraie avancée ou totale régression?"

Le 8 mars 2011, à l'occasion de la journée internationale de la femme, la ministre de l'Égalité des chances, Françoise Hetto-Gasch, est intervenue lors d’un débat public sur la question des quotas légaux de femmes. La table-ronde fut organisée par l'association "Femmes leaders" en collaboration avec le ministère de l'Égalité des chances.

Même si Françoise Hetto-Gaasch a constaté que "des progrès ont été consentis au cours de ces dernières années dans les conseils d’administration des entreprises", elle a regretté qu’ils "ne soient pas à ce point significatifs pour que l’on puisse parler d’une victoire en termes d’égalité homme/femme". Malgré l’accession d’un nombre sans cesse croissant de femmes au marché de l’emploi et des actions de sensibilisation soutenues par le ministère de l’Égalité des chances, la ministre a déploré que "les postes de dirigeants au Luxembourg restent majoritairement occupés par des hommes".

Le cas de la Norvège

Françoise Hetto-Gaasch a rappelé que la Norvège (depuis 2003) était le premier pays au monde à imposer un quota de 40% de femmes dans les conseils d’administration des entreprises. Elle a précisé que cette mesure, qui se limitait en premier lieu aux entreprises cotées en bourse, a été appliquée ensuite à toutes les entreprises dont l’État norvégien est propriétaire et à toutes les sociétés anonymes de droit privé. L’exemple norvégien illustre, selon la ministre de l'Égalité des chances, que l’adoption de quotas peut avoir des répercussions positives sur la représentation des femmes au sein des conseils d’administration. Pour illustrer ses propos, Françoise Hetto-Gaasch a expliqué que le taux de femmes à la tête d’entreprises qui s’élevait avant l’adoption des quotas par le parlement norvégien à 6% est passé après leur adoption en 2009 à 40%.

Le cas du Luxembourg

Abordant ensuite la situation telle qu’elle se présente au Luxembourg, Françoise Hetto-Gaasch a regretté qu’on "ne compte toujours que 16% de femmes dans les conseils d’administration, tous secteurs confondus de l’économie". "Quant aux sociétés cotées en bourse, il y a moins de 3% de femmes dans les conseils d’administration", a-t-elle ajouté.

Les cas de l’Espagne et de la France

La ministre a également mis en exergue les premiers effets positifs de l’introduction - en 2008 - d’un quota de 40% de chacun des deux sexes d’ici 2015 en Espagne. Elle a également attiré l’attention sur l’exemple français qui prévoit une introduction en deux phases de quotas de femmes :

- un premier quota de 20% de femmes dans les conseils d’administration et les conseils de surveillance dans les 18 mois suivant la promulgation de la loi, et
- 40% dans les quatre ans.

Même si les modalités de l’application des quotas de femmes varient en fonction des pays cités, Françoise Hetto-Gaasch a finalement souligné le besoin de mener un débat approfondi sur les avantages et les inconvénients inhérents à l’introduction de quotas de femmes au Luxembourg.

Des témoignages sur le pour et le contre des quotas légaux dans les entreprises sont publiées sur le site thématique : www.megapower.lu

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